Le pape en Terre sainte : une prière contre le mur

 

Dès l'aube, des flots de pèlerins avaient commencé à déferler sur la place de la Mangeoire pour la messe papale, franchissant les multiples contrôles et détecteurs de métaux mis en place par les forces de sécurité palestiniennes. "Il est différent des autres papes en termes d'humanité et j'espère qu'il peut apporter de véritables changements sur le terrain", veut croire un habitant de Bethléem, Ibrahim Handal. "Pourvu qu'il puisse contribuer à la fin de l'occupation (israélienne, NDLR) et apporter la paix. La foi déplace les montagnes", ajoute-t-il.

Le père Dominic Tran, un prêtre du Vietnam, est venu tout spécialement pour assister à la messe, parmi quelque 10 000 fidèles palestiniens, israéliens, mais aussi d'Europe, d'Afrique, d'Extrême-Orient ou des Amériques. "Notre pays a traversé une guerre longue et terrible, donc nous savons ce que c'est et nous prions pour que le pape puisse apporter l'esprit de la paix sur terre", explique-t-il. "François est le genre de personnes qui peut changer les choses", s'enthousiasme Mariel Villalobos, en provenance de Buenos Aires, la ville d'origine du pape argentin. "Il faut respecter les autres religions", plaide-t-elle. "Le pape est un symbole de lumière dans les ténèbres de cette région troublée", renchérit Daniel Bsoul, de Nazareth, principale ville arabe d'Israël.

"Pape, nous avons besoin de quelqu'un pour parler de justice"

Comme pour répondre à ces attentes et fidèle à la réputation de se jouer du protocole, François a marqué sa visite par un acte fort. Entouré par une escorte palestinienne nerveuse, il a fait arrêter en chemin sa voiture découverte pour effectuer une halte de quelques minutes au pied du mur de séparation israélien, dominée par une impressionnante tour de guet. Baissant la tête pour une prière silencieuse, il est resté plusieurs minutes devant le mur de béton de huit mètres, la main droite et le front appuyés contre la paroi couverte de graffitis, dont un, en anglais, lui était adressé : "Pape, nous avons besoin de quelqu'un pour parler de justice."

"Son arrêt au mur a une grande signification. Nous espérons que des gestes comme celui-ci empêcheront que le mur soit terminé", confie Farid Abou Mohor, un habitant de la localité voisine de Beit Jala, dont le tracé de la barrière menace l'accès à ses terres agricoles, dans la vallée de Crémisan. Pour Achraf al-Ajrami, un porte-parole du comité d'organisation palestinien, "en s'arrêtant devant le mur et en y posant sa main, le pape a posé sa main sur la douleur quotidienne vécue par le peuple palestinien".

 

 


 

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