Grèce: les conditions déplorables du camp d'Amygdaleza

 

De nombreux rapports ont évoqué les mauvais traitements et les conditions de détention au camp d’Amygdaleza.

 

Dans un article publié le 17 février, le journal en ligne To Vima affirme que la direction de la police grecque était au courant des mauvais traitements infligés par certains policiers aux migrants détenus dans le camp d'Amygdaleza, ainsi que des terribles conditions de rétention :

Un groupe formé de six à sept policiers aurait constitué un 'commando' qui aurait torturé des migrants détenus dans le centre de rétention d’Amygdaleza, à proximité d’Athènes, d’après un rapport de police remis il y a deux ans. Ce rapport sollicitait le retrait 'discret' de certains officiers en poste à Amygdaleza.

Contre toute attente, aucune sorte d’investigation interne n’a été ordonnée, tandis que les rapports et les preuves n’ont pas été rendus publics. L’un des surveillants du centre de rétention sera jugé le 4 avril ; il est accusé d’avoir attaqué des syndicalistes de la police qui lui avaient rendu visite et s’étaient plaints de ce qui se déroulait dans le camp.

Ces révélations mettent en lumière la nature problématique des camps de rétention et soulèvent des questions sérieuses concernant le traitement et les conditions de vie des migrants qui y sont détenus. Le secrétaire d’Etat à l’Ordre public, Yannis Panoussis, a déclaré au journal To Vima, lundi, qu’il avait l’intention de fermer le camp de rétention dans les 100 jours, tout en créant trois centres d’accueil ouverts à Athènes.

Le camp de rétention controversé d’Amygdaleza a été construit en 2012. 1 085 migrants, majoritairement originaires du Pakistan et du Bangladesh, y sont détenus. Des rapports ont régulièrement fait état de l’absence de chauffage, de mauvaises conditions d’hygiène et du manque de nourriture. Un rapport de 2013 soulignait que la police était incapable de garantir les droits fondamentaux des détenus et que le centre de détention avait de facto été reconverti en prison.

Le soulèvement du mois d’août 2013 et les affrontements avec les gardiens étaient "attendues" par les autorités locales, lesquelles avaient relevé le caractère désastreux des conditions de détention à Amygdaleza. A l’époque, la municipalité affirmait que 1 650 détenus étaient entassés les uns sur les autres, en plein été, avec des températures atteignant les 50 degrés dans les containers faisant office de cellules.

Le commandement central de la police hellénique semble avoir été au courant du comportement inacceptable des policiers en poste dans le camp. Certains rapports font état de détenus 'désobéissants' être torturés et ligotés à une barrière, tandis que d’autres indiquent que les surveillants coupaient l’électricité pendant l’été, privant de climatisation les containers dans lesquels étaient détenus les migrants. Ces plaintes soulignaient par ailleurs que ces pratiques inacceptables ne faisaient qu’accroître la possibilité d’une nouvelle révolte.

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