Washington va « réévaluer » son soutien diplomatique à Israël

Le président américain Barack Obama a appelé  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour le féliciter de la victoire de son parti et a souligné l'importance du « partenariat profond et durable » existant entre les deux pays. MM. Obama et Netanyahu se sont mis d'accord « pour poursuivre les discussions sur plusieurs questions régionales, dont le difficile chemin pour résoudre le conflit israélo-palestinien », ajoute l'exécutif américain dans un communiqué.


Un peu plus tôt dans la journée, la Maison-Blanche avait toutefois indiqué qu'elle allait « réévaluer » son soutien diplomatique à Israël à l'Onu après la remise en cause par Benjamin Netanyahu d'une solution à deux États, tout en précisant n'avoir pris aucune décision à ce stade. « Les décisions prises par les États-Unis aux Nations unies étaient basées sur cette idée d'une solution à deux États », a déclaré Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama. « Maintenant que notre allié (Israël) a dit qu'il n'était plus engagé dans cette voie (...) cela signifie que nous devons réévaluer notre position sur ce sujet, et c'est ce que nous ferons », a-t-il ajouté. L'engagement envers une solution à deux États « est le socle de la politique américaine vis-à-vis de cette région », a martelé M. Earnest, jugeant que, dans la mesure où cette fondation avait été « érodée », les décisions politiques des États-Unis dans différentes enceintes multilatérales, dont les Nations unies, devraient entre réexaminées. Un éventuel changement de position de Washington au Conseil de sécurité de l'Onu, où Israël peut historiquement compter sur un indéfectible soutien américain, pourrait permettre l'adoption d'une résolution sur une solution à deux États le long des frontières d'avant-1967.

 

« État palestinien démilitarisé »

De son côté, Benjamin Netanyahu, quasi assuré de former le prochain gouvernement en Israël, a démenti hier avoir dit qu'il n'accepterait jamais la création d'un État palestinien. « Je ne suis revenu sur aucune chose que j'ai dite dans mon discours il y a six ans, lorsque j'avais appelé à une solution avec un État palestinien démilitarisé, qui reconnaît l'État hébreu. J'ai simplement dit que, aujourd'hui, les conditions pour cela ne sont pas réunies », a déclaré M. Netanyahu à la chaîne américaine Fox News. M. Netanyahu avait enterré lundi l'idée de la création d'un État palestinien dans une manœuvre de dernière minute pour rallier la droite et les indécis avant les élections.
Après avoir mis à mal les relations avec le grand allié américain en défiant le président Barack Obama à la tribune du Congrès à Washington, le Premier ministre israélien sortant a par ailleurs plaidé, sur la chaîne américaine NBC, pour « la paix », tout en joignant son appel à des négociations « sincères », des conditions qu'il pose habituellement. Il a en outre exhorté les dirigeants palestiniens à « abandonner leur pacte avec le Hamas » islamiste qui contrôle toujours la bande de Gaza malgré un accord de réconciliation qui devait voir l'Autorité y reprendre la main. Pour revenir à la table des négociations, les Palestiniens devront reconnaître Israël comme un « État juif » et assurer « une vraie sécurité afin d'avoir une solution à deux États qui soit réaliste », a-t-il encore dit.

 

Rupture de la coopération sécuritaire

Les Palestiniens rejettent de longue date la première condition, et la seconde est l'objet de toutes les spéculations alors que la direction palestinienne a entamé jeudi les préparations d'une mesure potentiellement explosive : la rupture de la coopération sécuritaire entre l'Autorité palestinienne et Israël.
Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est donné deux semaines pour mettre en place la fin de cette coopération. « Aujourd'hui, nous lançons le mécanisme pour mettre en place la suspension de toute coopération sécuritaire », a expliqué Moustapha Barghouthi, membre de ce comité. « Nous n'acceptons pas que l'Autorité joue le supplétif d'Israël qui refuse d'accorder leur liberté et un État indépendant aux Palestiniens », a-t-il ajouté. Et parce que « le gouvernement israélien ne veut pas sérieusement d'une solution politique menant à l'instauration de deux États », le président Mahmoud Abbas a réaffirmé sa volonté de retourner devant les instances diplomatiques et judiciaires internationales pour obtenir l'État auquel les Palestiniens aspirent depuis 1948 et la création d'Israël. « Il ne faut pas y voir une réaction aux résultats des élections israéliennes », a assuré le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat. Pourtant, la surenchère électorale à laquelle s'est livré M. Netanyahu a attisé la colère des Palestiniens, qui se disent plus déterminés que jamais à internationaliser leur cause.

 

 

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